Dans un contexte où la précarité s’accélère à tous points de vue, Tero Loko s’engage dans la lutte contre la précarité alimentaire sur les territoires Sud-Grésivaudan et Pays Voironnais Sud-Ouest (territoires sur lesquels le projet est implanté). Depuis mars 2019, Tero Loko participe au programme « Paniers Solidaires » impulsé par le Réseau Cocagne. L’objectif de ce programme est de favoriser l’accessibilité économique de produits bio & locaux, et d’encourager l’autonomie alimentaire tout en réalisant des actions créatrices de lien social. Le programme Paniers Solidaires se distingue des autres programmes d’aide alimentaire : il s’appuie sur l’agriculture biologique et le fonctionnement en circuit court ; l’accès aux Paniers Solidaires est systématiquement payant (à moindre coût) ; le temps long est privilégié dans l’accompagnement des personnes qui prennent un panier solidaire.
Qu’est-ce qu’être adhérent panier (solidaire) à Tero Loko ?

Les abonnements paniers « solidaires » permettent aux personnes ayant un coefficient familial inférieur à 900€, de pouvoir avoir accès à des produits frais et de qualité, tout en participant financièrement comme les autres adhérents (un panier de légumes à 10€ a un prix solidaire de 3€). Au total, 110 foyers bénéficient des paniers de légumes de Tero Loko, dont 40 qui sont des paniers solidaires. Le nombre de paniers solidaires a doublé entre 2020 et 2021. Pour soutenir ce développement des actions de lutte contre la précarité alimentaire, une chargée de mission a mi-temps a été embauché pour les 7 premiers mois de 2021. Les objectifs de développement sont multiples :
Développer des partenariats locaux
Au départ, le dispositif a été mis en place pour les salariés en parcours d’insertion de Tero Loko, et quelques personnes extérieures. Désormais, pour élargir la proposition à d’autres personnes du territoire, nous travaillons avec différents partenaires, notamment avec le CCAS de Tullins qui oriente les futur·e·s adhérent·e·s solidaires vers Tero Loko. Des partenariats financiers sont également mis en place pour financer le dispositif et assurer sa pérennité économique. Pour 2021, nous avons signé une convention annuelle avec la CAF et la MSA qui co-financent 20 paniers solidaires hebdomadaires. Et enfin, nous mettons en place des partenariats opérationnels pour proposer des animations pour toutes et tous en lien avec l’alimentation et le jardin. Nous travaillons notamment avec l’association Espace Nature Isère (détails ci-dessous).
Développer des outils d’accompagnement collectif et individuel – Mettre en place des animations pour toutes et tous
Pour permettre une évolution des pratiques alimentaires, un accès à la dignité et rompre avec les situations d’isolement, nous proposons des ateliers ouverts à tous et toutes en lien avec l’alimentation et le jardin. Toutes les deux semaines, un atelier cuisine est organisé, et au moins une fois par mois un atelier autour du jardin est proposé. Chaque mois, une thématique différente rythme les propositions d’ateliers. Mars était le mois de la graine, nous avons ainsi mis en place une Grainothèque en libre accès toute l’année (au jardin de Bon Rencontre à Notre-Dame-de-l’Osier) permettant de troquer des graines de légumes ou de fleurs. Cette action permet à tous de se lancer dans les semis, même avec peu de moyens. Un atelier découverte du cycle de la graine, de la pollinisation et plantation de semis a été proposé en co-animation avec Espace Nature Isère. Les prochains mois, les thématiques tourneront autour des migrations, du gaspillage alimentaire, de l’agriculture paysanne, etc. Les animations proposées ont aussi vocation à créer du lien entre salarié·e·s, bénévoles et habitant·e·s du territoire.
En fonction des besoin identifié auprès des adhérents solidaires, nous mettons en place (en lien avec des professionnels du territoire) des ateliers autour de la nutrition-santé, de la conservation des aliments, des courses etc.
Rencontrer les acteurs locaux qui se mobilisent autour de la précarité alimentaire
Se mobiliser très localement, c’est une première étape, mais se mobiliser plus globalement c’en est une autre. Nous sommes persuadé·e·s que notre action peut rejoindre d’autres actions déjà mise en place sur le territoire. Et pour permettre de rejoindre d’autres acteurs publics (PAT, conseil de développement, département, etc.), ou privés (associatifs, collectifs, etc.), qui se mobilisent autour de la précarité alimentaire, nous sommes en train d’effectuer un état des lieux de l’existant. Une rencontre avec ces acteurs nous permettra de nous rendre compte des besoins, et de voir ainsi où mettre notre énergie dans cette lutte collective majeure!
Les paniers sont co-financés par le Réseau Cocagne, Emmaüs France, la CAF, la MSA, la Communauté de Communes de St Marcellin Vercors Isère et les dons citoyens.

Pour vous permettre de creuser davantage le sujet précarité alimentaire, de l’alimentation-agriculture, voici quelques documents et liens qui nous paraissent intéressants :
- Étude d’impact des paniers solidaires du Réseau Cocagne (PDF)
- La mobilisation du Réseau Cocagne pendant l’année Covid 2020 : http://www.reseaucocagne.asso.fr/laccessibilite-alimentaire-maintenant-et-apres/
- Le compte-rendu du Conseil de Développement sur le projet « Agriculture » du territoire de Saint-Marcellin-Vercors-Isère-Communauté (PDF)
- Des liens pour découvrir le mouvement des Cuisines Nourricières :
- Page Facebook : https://www.facebook.com/cuisinesnourricieres49
- La France a besoin de ses paysan·nes : Article Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/pole-inpact/blog/050221/la-france-besoin-de-ses-paysan-nes?fbclid=IwAR1QxwhFcEfG8-s75S-6NNe3YXeQdPh4IWAcRfix9XJaNHaaOb_WV5ARGIk
MAIS AUSSI, un évènement à ne pas manquer ! Une conférence gesticulée « De la Fourche à la Fourchette… Non ! L’inverse ! Pour une sécurité sociale de l’alimentation »,par Mathieu Dalmais, le mercredi 30 juin 2021 de 18h30 à 21h à Tero Loko (Notre-Dame-de-l’Osier) !
De quoi ça parle ? Face aux désastres du système agroalimentaire industriel, de nombreuses initiatives pour produire et consommer différemment fleurissent, des plus intéressantes aux plus détestables… Mais toujours inaccessibles à une partie grandissante de la population. Et si changer l’agriculture passait par la généralisation de l’accès à une alimentation de qualité ?


